« Qu’est-ce qu’un bac +5 fait à La Poste ? »

Facteur souriant déposant des diplômes et des lettres dans une boîte aux lettres — illustration symbolique du job alimentaire après un diplôme.
Un diplôme peut parfois commencer par un job alimentaire — et ce n’est pas un échec.

« Qu’est-ce qu’un bac +5 fait à La Poste ? » La question fait sourire, mais elle reflète une réalité de plus en plus fréquente : après des études longues (ou en reconversion), beaucoup commencent par un job alimentaire. Pas par manque d’envie ou de compétence, mais parce que le marché impose ses règles.

Et si ce n’était pas un échec, mais une étape ?

1) Le poids du diplôme… et la réalité du marché

On a longtemps cru qu’un diplôme suffisait à « ouvrir les portes ». Les données montrent autre chose : une majorité de jeunes diplômés trouvent un emploi, mais une part significative commence en dessous du niveau visé et la démotivation progresse. [APEC – Baromètre insertion des jeunes diplômés]

Autrement dit, le diplôme n’est plus un passeport, c’est une base. Le parcours n’est pas linéaire : on alterne détours, apprentissages, opportunités. Les chiffres de l’INSEE confirment ces trajectoires en zigzag (contrats courts, changements de secteur, périodes de transition).

https://corporate.apec.fr/files/live/sites/corporate/files/Nos%20%C3%A9tudes/pdf/barometre-2023-de-linsertion-des-jeunes-diplomees
https://www.insee.fr/fr/statistiques/8305552?sommaire=8306008

2) Pourquoi accepter un job “alimentaire” ?

Parce qu’il répond à des besoins très concrets : payer les factures, garder un rythme, rester dans le jeu.

Ces postes ont aussi des vertus cachées :

  • Ils stabilisent (revenu immédiat, horaires cadrés).
  • Ils montrent l’adaptabilité (polyvalence, fiabilité).
  • Ils laissent le temps de préparer la suite : candidatures ciblées, VAE/formation courte, création de projet perso.

C’est parfois le seul moyen de “tenir” sans couper avec le monde du travail.

👉 Exemple : Louise, 25 ans, master en communication, se retrouve à travailler en caisse pendant un an. En entretien, elle explique comment ce job l’a forcée à gérer des clients mécontents, à travailler sous pression et à perfectionner son sens du service. Résultat : une compétence transférable… et un futur employeur qui apprécie sa résilience.

3) Ce que ça dit du système

On observe un paradoxe :

  • Secteurs saturés / très concurrentiels. [DARES – Entrée des jeunes dans la vie active]
  • Offres exigeant “diplôme + 3 à 5 ans d’expérience” (barrière d’entrée).
  • Recours massif aux stages/alternances sans embauche durable. Résultat : sous-emploi des compétences, sentiment de gâchis, et parfois l’idée qu’il “vaudrait mieux cacher son diplôme”.

Le problème n’est pas l’étudiant ou la personne en reconversion : c’est le mismatch entre formation, attentes des recruteurs et réalité terrain.

➡️ Eurostat – Mismatch compétences https://ec.europa.eu/eurostat

4) Reconversions & parcours non linéaires

Beaucoup cumulent essais / retours / bifurcations : un stage tardif, une expérience “alimentaire”, une VAE, une formation courte, puis un rebond vers un poste plus aligné.

La reconversion n’est pas un aveu d’échec : c’est une adaptation aux besoins du marché et à ses propres moteurs internes (sens, santé, cadence, lieu de vie).

Exemple : Julien, 30 ans, bac+5 en biologie, commence comme livreur après son diplôme. Deux ans plus tard, il valide une VAE, reprend une formation courte en data science et décroche un poste en recherche clinique.

➡️ Service-public – VAE https://vae.gouv.fr/

➡️ France Travail – Se reconvertir https://www.francetravail.fr/actualites/le-dossier/pratique/orientation/la-reconversion-pour-tous.html

5) Conclusion

De Bac+5 à Bac-2, la carrière n’est pas une ligne droite. On peut commencer plus bas, sans y rester.

Le risque principal n’est pas le job alimentaire : c’est de perdre confiance.

Rappelle-toi :

  • Un diplôme = une étape, pas une identité.
  • Un “petit” job = un tremplin si tu capitalises (compétences transverses, fiabilité).
  • Une reconversion = un choix stratégique.
  • Chaque expérience compte si tu sais la raconter et l’intégrer.

6) Partie 2 – La boîte à outils

Un job alimentaire n’est pas une tache sur ton CV. Voici comment l’utiliser à ton avantage :

  1. Sur le CV
    • Mets en avant les compétences transférables : rigueur, relation client, travail d’équipe, gestion du stress.
    • Si le poste n’a rien à voir, valorise les soft skills (“gestion des priorités”, “adaptabilité”).
  2. En entretien
    • Évite de dire “je n’avais pas le choix” → préfère “j’ai accepté pour garder un rythme, et ça m’a appris X et Y”.
    • Prépare une anecdote concrète (ex. gérer un conflit client).
  3. Côté formation
    • Regarde les dispositifs financés : CPF, VAE, formations régionales.
    • Inscris-toi à des MOOC (OpenClassrooms, Coursera) pour combler un trou visible.
  4. Soutien & accompagnement
    • Réseaux : missions locales, associations d’insertion, mentorat (Apec jeunes diplômés).
    • Programmes spécifiques : Garantie jeunes

7) Liens utiles

8) Partie 3 – Bâtir un projet en 90 jours

Un job alimentaire peut être un point de départ, pas une fin. Pour transformer cette étape en tremplin, il faut un cap clair et un calendrier. Voici une méthode simple sur 3 mois :

🔹 Mois 1 : Observation & clarification

  • Lister ses acquis : diplômes, compétences, expériences (même “hors sujet”).
  • Analyser son job alimentaire : quelles compétences transférables ? (ex. organisation, gestion de conflits, autonomie).
  • Se renseigner sur le marché : offres, secteurs qui recrutent, parcours inspirants.
  • Fixer une cible provisoire : un secteur, un métier, un type de poste à explorer.

👉 Outil pratique : un tableau à deux colonnes — “Ce que je sais faire” / “Ce que le marché attend”.

Mois 2 : Formation & réseau

  • Activer le CPF / VAE pour ajouter une ligne pertinente à son profil.
  • Prendre une micro-formation (MOOC, certification courte) liée au projet.
  • Élargir son réseau : LinkedIn, événements locaux, associations pro.
  • Prendre rendez-vous avec un conseiller France Travail ou Apec pour valider sa stratégie.

👉 Objectif : poser au moins 2 actions concrètes par semaine (inscription, candidature, prise de contact).

🔹 Mois 3 : Passage à l’action

  • Adapter son CV : ne pas effacer le job alimentaire mais le présenter comme une preuve de fiabilité.
  • Postuler activement : viser à la fois des postes “cœur de cible” et des transitions (intermédiaires mais proches de son projet).
  • Simuler des entretiens pour savoir parler de son parcours sans complexe.
  • Évaluer et ajuster : au bout de 90 jours, faire le point sur ce qui avance (et ajuster si besoin).

👉 Résultat attendu : au minimum, un dossier renforcé (CV + compétences + réseau), et souvent déjà un entretien ou une piste sérieuse.


9) Conclusion générale

Un master qui finit en job alimentaire n’est pas une chute : c’est un sas de transition.
Avec une stratégie claire, un suivi régulier et un projet à 90 jours, ce passage devient :

  • Une respiration,
  • Une mise en mouvement,
  • Et parfois le déclic pour réinventer son parcours.

Chaque expérience compte. La vraie question n’est pas “qu’est-ce que je fais là ?”, mais “qu’est-ce que je décide d’en faire demain ?”

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